Visite du musée de la Visitation

A Moulins sur Allier

Parcourez le musée de la Visitation à Moulins (03) en compagnie de Gérard Picaud, administrateur du site. Etoffe de robe de Marie-Antoinette, portrait de la duchesse de Montmorency et salle forte où sont entreposés de véritables joyaux, toutes ces richesses vous sont présentées dans cette émission enregistrée sur place.

Inauguré en 1992 avec 600 objets, le musée de la visitation compte aujourd'hui pas moins de 5600 objets religieux, tous acquis par dons.

Petite histoire du musée Regard sur la Visitation:
Jeanne de Chantal est morte en 1641 à la Visitation de Moulins, troisième monastère de l'Ordre. Epouse, mère, veuve, fondatrice, sainte, elle est appelée " Patronne de toutes les vocations ". Les touristes et les amateurs d'art sacré, trouveront les réponses à leurs questions dans ces maisons des XVème et XVIIème siècles.

Rassemblés dans le désir de faire connaître leur Institut et sa spiritualité, vingt-huit monastères de France et de Belgique présentent ce patrimoine, soit cinq siècles d'art.

En compagnie de Gérard Picaud, administrateur des collections du musée de la visitation à Moulins, nous vous proposons dans cette émission de s'arrêter sur les objets suivants :

Aiguière et Bassin d'Augsbourg

© Musée Regard sur la Visitation

Pièce exceptionnelle à décor auriculaire typique de l'ornementation germanique et hollandaise de la fin du XVI°
et du début du XVII° siècle, bec en forme de tête de monstre, anse en double accolade. Ornée des armes de la
famille de Briqueville (palé d'or et de gueules à six pièces, timbre des marquis). Elle est surmontée d'une statuette du Christ, enfant, appuyée sur une croix (le pied gauche est cassé), probablement postérieure
Bassin orné en son centre des armes de la famille de Briqueville (palé d'or et de gueules à six pièces, timbre des marquis). Autour des armes, il est décoré de quatre scènes :
- Deux cygnes qui nagent.
- Un enfant tenant une grappe de fruits au bout d'une branche. Il chevauche un monstre marin, au buste de
cheval et à l'arrière de sirène.
- Deux dauphins martelés comme en héraldique.
- Un enfant ailé, tenant une coupe. Il chevauche un monstre marin, au buste de licorne et à l'arrière de sirène.

Auteur : M. Lukas Neusser, orfèvre Augsbourg (Allemagne)
1618 - † Augsbourg - Allemagne, 1657.
Commanditaire : Marquis Gabriel de Briqueville de la Luzerne
Donateur : Marquise Marguerite de Bonvoust de la Luzerne

Coffre de voyage de saint François de Sales

© Musée Regard sur la Visitation

Coffre de base parallélépipédique dont la partie supérieure, hémi cylindrique sert de couvercle, monté sur
charnière horizontale. Seule la surface du cylindre est mobile, les deux extrémités restant solidaires du corps du
coffret. Intérieur tapissé de papier rouge. L'extérieur, bordé de ferrures, est tapissé de cuir brun très fatigué dont il reste des traces du décor.
Ayant appartenu à saint François de Sales. Apporté par Monseigneur Camus, de Belley à Paris, qui mourut à
l'hôpital des incurables en 1652. Le coffret fut déposé à la bibliothèque de l'hôpital où il ne fut "retrouvé" qu'en
1795 avec son précieux contenu (bas, gants, rochet). L'authentique est signé de M. l'abbé du Pouget Duclaux,
prêtre du diocèse de Paris du 25 mars 1799, qui en fit dont à la Visitation de Chambéry.
La tradition du monastère rapporte que le prélat se servait de ce coffre pour aller célébrer la messe en extérieur (rochet, gant, ...).

Donateur : M. l'abbé du Pouget Duclaux, prêtre de l'archidiocèse métropolitain de Paris

Autel portatif de saint François de Sales

© Musée Regard sur la Visitation

Il se divise en deux parties : la table est ornée du monogramme du Christ surmonté d'une croix, au-dessous de
celui-ci, les trois clous de la Passion, le tout entouré par la couronne d'épines.
Le petit tabernacle solidaire des deux degrés qui peuvent coulisser grâce à des glissières de bois et permettent ainsi plus de place pour la célébration des Saints Mystères. Il est peint en faux marbre.
Les deux poignées sur le côté sont postérieures, probablement rajoutées pour aider au transport de la relique. Elles ont pu remplacer d'autres plus anciennes.

Du 14 septembre 1594 au 18 octobre 1598, François de Sales, prêtre depuis une année, il s'offre à son évêque,
Monseigneur de Granier, pour ramener le Chablais au catholicisme. Il sera aidé par aidé par un capucin, le Père
Chérubin de Maurienne. Ce territoire récemment récupéré par le duc de Savoie, est devenu, après son annexion
par Genève, tout à fait calviniste. L'état du Chablais est pitoyable, on relève dans : "Saint François de Sales" par
E.J. Lajeunie, Édition Guy Victor, Paris 1966, p.229 : Dans "tout le boillage, il n'y a qu'un autel, tout nu et sans aucune commodité pour y célébrer, qui est en la paroisse des Allinges".
Durant cette périlleuse mission d'évangélisation, les églises étant occupées ou profanées, il célèbre la messe sur cet autel, qu'il transporte sur sa monture.

Chasublier du Sacré-Coeur de Moulins

© Musée Regard sur la Visitation

Ancien chasublier de l'église du Sacré-Coeur, il fut donné à la Société d'Emulation du Bourbonnais lorsque la
sacristie de cette paroisse fut démolie pour permettre la construction de l'immeuble qui la remplace.

Portrait de la Mère de Montmorency

© Musée Regard sur la Visitation

Le portrait est assez fidèle puisque l'on remarque l'arthrose dont souffrait la duchesse pour laquelle elle faisait des neuvaines à saint Joseph afin d'obtenir des "adoucissements". Représentée devant un crucifix, la visitandine pose la main sur un crâne.Au bas des armes : parti d'or aux alérions de sable et à une croix de gueules sur le tout à dextre (armes des Montmorency) et d'or à six bandes de gueules en pointe, à une rose de même en chef, séparés d'une face d'or à une face ondée de gueules sur le tout, à senestre (armes des Orsini).

Calice au bracelet de Falize

© Musée Regard sur la Visitation

Muni d'une petite coupe ornée de courbes gravés et de diamants, le pied très large et très épais enferme un
bracelet d'or orné d'un exceptionnel travail d'émaux cloisonnés coupé en deux. Ce bracelet fut réalisé en 1888 (il est daté) par Lucien Falize, père de celui qui fabrique la calice. De part et d'autre du fermoir du bracelet, les initiales de la donatrice M.D. A l'intérieur du bracelet, la marque des bijoutiers Bapst-Falize : une bague portant une perle, les initiales B.F. et la date d'exécution.
Ce calice est d'une esthétique des plus curieuses, disproportionné en raison de la présence du bracelet, il ne fut pas réalisé par un orfèvre religieux mais un remarquable bijoutier. Typique de ses bijoux et de très grande facture, il correspond aux collections réunies et décrites par Katherine Purcell dans "Falize, une dynastie de bijoutier", 2000. Il fut offert par soeur Joseph-Thérèse Despinay-Salleron en 1924, lorsqu'elle prit l'habit. Née en 1863, mariée en 1890, veuve en 1921. Le pied est orné d'un gros diamant provenant de sa bague de fiançailles.
Intéressant par l'incrustation des bijoux de cette veuve qui en quittant le monde fait offrande pour les cérémonies
de la communauté de ce qu'elle a de plus cher et fait appel à celui qui a réalisé ce qui devait être un cadeau de
fiançailles pour réaliser l'ensemble.

Retable de l'autel du Sacré Coeur en bois doré

© Musée Regard sur la Visitation

Composé de deux gradins décorés de volutes feuillagées et d'une tête d'ange, il supporte en son centre un grand
tabernacle orné du Coeur du Christ dans une couronne d'épines rayonnant entouré de têtes d'angelots et de nuées.
La partie frontale accueille dans des niches les statuettes de saint Augustin et de sainte Catherine d'Alexandrie dans un décor de rameaux fleuris. En la partie supérieure l'exposition eucharistique prévoit d'accueillir l'ostensoir.
La couronne, les angelots paraissent avoir étés rajoutés a posteriori.
Il est question dans les archives de : «L'ancien tabernacle (du maître autel) a été vendu par nos soeurs 150 livres en 1789. Le prix de sa vente a servi pour acheter la couronne sculptée et dorée, soutenue par deux anges, au dessus de la table de communion de la grille de notre choeur. Elle a été faite à Grenoble et payée 102 livres.»

En savoir plus sur :

- Le musée européen de la Visitation

Bibliographie :

Gérard Picaud, Le Monastère de la Visitation Sainte-Marie de Moulins de 1876 à nos jours, éditions Reveret et Ardillon, Yzeure, 1991

Gérard Picaud et Jean Foisselon, Splendeurs dévoilées,Cinq siècles d’art à la Visitation, éditions Somogy, 2007

Consulter le site de la maison d'éditions Somogy

A voir aussi :

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A écouter également, notre émission Fastes et splendeurs de l’Ordre de la Visitation


400 e anniversaire ! NOUVELLE EXPOSITION EN 2010

L’ordre de la Visitation Sainte-Marie célèbre cette année son 400° anniversaire. A cette occasion, le musée de la Visitation organise à Moulins (Allier) une nouvelle exposition du 8 mai au 24 décembre 2010, Au cœur de la Visitation vous permettra de découvrir l’organisation de la vie des religieuses visitandines à l’intérieur de leur monastère.

Vous pourrez admirer la diversité des ouvrages ornant les pièces d’un monastère, en déambulant dans ses principaux espaces de vie : cloîtres, salle de communautés, cuisine et réfectoire, chapelle…

D’une remarquable qualité mais aussi d’une grande variété, ces objets, pour la plupart inédits, illustrent quatre siècles d’art décoratif au travers de l’Europe entière.

Vous serez émerveillés par la beauté des vêtements liturgiques, les pièces d’orfèvrerie nécessaires au culte mais aussi par les œuvres d’art qui aidèrent chaque jour les religieuses à porter leurs prières.

Vous serez surpris par l’imagination et les matières employées par les religieuses pour créer leurs « œuvres de dévotion ».

Contact : musee.visitation@free.fr

www.musee-visitation.eu

A regarder :

Dans la série « Relief de France les monastères », Ciné Art Loisir présente : Le quatrième centenaire de la fondation de l’Ordre de la Visitation Sainte Marie par Saint François de Sales et Sainte Jeanne de Chantal 1610 – 2010

Un film évènement de 2h 15 pour quatre siècles d’histoire.
37 interviews avec la participation exceptionnelle de :
- Mgr Yves Boivineau, Evêque d’Annecy
- Mgr Pascal Roland, Evêque de Moulins
- Son Eminence, Mgr Philippe Barbarin, Cardinal Archevêque de Lyon, Primat des Gaules
- et le témoignage des visitandines de Moulins et Tarascon

Tel 04 74 88 74 19
infos@cine-art-loisir.com
voir les bandes annonces sur le site
www.cine-art-loisir.com

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