La maîtrise des maladies infectieuses

Avec Gérard Orth et Philippe Sansonetti, membres de l’Académie des sciences
Philippe SANSONETTI
Avec Philippe SANSONETTI
Membre de l'Académie des sciences

"La maîtrise des maladies infectieuses, un défi de santé publique, une ambition médico-scientifique " tel était le titre du rapport dont Philippe Sansonetti et Gérard Orth ont assumé la direction. Faut-il craindre une mutation du virus de la grippe aviaire ? Les maladies nosocomiales et les infections alimentaires sont-elles les nouvelles maladies des pays industrialisés ? Réponses détaillées avec ces deux savants.

Les maladies infectieuses et parasitaires représentent chaque année, 15 millions de morts, soit 26,3 % des décès causés par des maladies.
A la première place de ce triste podium, les infections respiratoires aiguës, avec près de 4 millions de morts par an. En deuxième position arrive le SIDA (Syndrome d'Immuno Déficience Acquise)avec 3 millions de victimes par an ; viennent ensuite les maladies diarrhéiques (2 millions de morts), puis la tuberculose (1,6 million de morts) et le paludisme (1,1 million de morts).

Philippe Sansonetti est microbiologiste, membre de l’Académie des sciences.
© Brigitte Eymann \/ Académie des sciences

Plus de 90% de ces maladies surviennent dans les pays en voie de développement... Mais dans les pays industrialisés émergent aussi de nouvelles maladies : dans les chaînes alimentaires tout d'abord (salmonellose, maladie de la vache folle); également dans les hôpitaux avec les infections nosocomiales (on estime actuellement que les maladies nosocomiales seraient responsables de 4000 à 5000 décès par an en France). La France fait d'ailleurs partie des pays européens les plus touchés par ces virus résistants aux antibiotiques.

Par émergence, il faut également inclure les maladies infectieuses "classiques" qui mutent pour apparaître sous des formes nouvelles et plus sévères. C'est le cas par exemple de la recrudescence de la tuberculose.
S'il existe bien un vaccin contre cette maladie (le BCG), son efficacité semble de plus en plus mise en doute.

Enfin, 15 à 25 % des cancers sont causés par des agents infectieux. Les cancers du foie, du col de l'utérus et de l'estomac sont des cancers qui trouvent leur déclencheur dans un virus. Un vaccin contre le cancer du col de l'utérus vient d'ailleurs entrer sur le marché.

Gérard Orth est virologiste, membre de l’Académie des sciences.
© Brigitte Eymann \/ Académie des sciences

Actuellement, 5 grandes firmes pharmaceutiques fabriquent des vaccins. Elles sortent en moyenne un vaccin par an. Dès maintenant, l'accent doit être porté sur les recherches de ce type afin de contrer au mieux les risques d'épidémies, telle que la grippe aviaire par exemple.
Elle ne saurait être efficace sans la coopération claire et construcitve des grandes instances intergouvernamentales (OMS) et des gouvernements eux-mêmes. Vétérinaire, chercheurs et médecins, doivent travailler main dans la main.

En savoir plus sur :
- Gérard Orth
- Philippe Sansonetti
- Le Comité pour le rapport biennal Science et Technologie en France (RST) de l'Académie des sciences

- Lire la version non imprimable du rapport Les maladies infectieuses, un défi de santé publique, une ambition médico scientifique

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