Les premiers médecins en Mésopotamie, l’exemple de Mari

Par Jean-Marie Durand, correspondant de l’Académie des inscriptions et belles-lettres
Avec Marianne Durand-Lacaze
journaliste

Professeur au Collège de France, Jean-Marie Durand, assyriologue, historien des civilisations sumérienne et akkadienne, spécialiste de Mari nous fait pénétrer dans le monde de la médecine et de la pharmacologie dix-huit siècles avant notre ère. Par son approche philologique, il appréhende le fait médical en Mésopotamie. Que révèlent les textes de Mari sur les maladies, les traitements, les épidémies, la conception du corps ou de la mort, à cette époque ? Découvrez les explications de Jean-Marie Durand sur le thème de la médecine et de la santé qui préoccupent les hommes de tout temps. dimanche 29 avril 2007 - réf. COL220

Émission proposée par : Marianne Durand-Lacaze
Référence : col220
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Cette communication s’inscrit dans le cadre de la journée d’études du 17 novembre 2006, organisée par l’Académie des inscriptions et belles-lettres, consacrée au thème : « Sciences et médecine en Asie », en hommage à l’académicien, médecin et historien des sciences, Jean Filliozat, (1906-1982).

Pour Jean-Marie Durand, les différents traités de médecine, les herbiers, les lettres des gouverneurs envoyées au roi à Mari, sur les épidémies ou les épizooties, sont sources de renseignements pour le philologue et l'historien d'aujourd'hui. La santé constitue bien un domaine majeur de la littérature cunéiforme. Les textes divinatoires, ceux des juges également, informent aussi sur les maladies, les malades et les médecins, un millénaire avant notre ère. Quelles expressions sont utilisées pour les désigner?

Les recherches de Jean-Marie Durand révèlent l'éthique particulière des hommes et des femmes de Mari. De façon générale, les gens ne parlent pas de leur santé au roi. Il y a un tabou à parler de soi ou de son chagrin. La santé ou la maladie ne sont abordée qu'en parlant des autres. Un bon serviteur se devait d'être une personne en bonne santé. On apprend aussi qu'il existait des médecins célèbres.

Jean-Marie Durand s'interroge sur les sources, leurs lacunes : «comment est-il possible de croire en la médecine, comme nous l'entendons aujourd'hui, dans un monde où tout est décidé par les dieux?»
Cette communication montre la vitalité de l'histoire de la médecine pour l'assyriologie en France.

En savoir plus

Jean Filliozat en 1966
\/© Académie des inscriptions et belles-lettres

- Sur Jean Filliozat, (1906-1982).
Cet orientaliste, indianiste, fut membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres à partir de 1966. Il enseigna au Collège de France de 1958 à 1978, dirigea l'École française d'extrême-Orient et fonda l'Institut français de Pondichéry. Avant de se lancer dans l'histoire des sciences, médecin de formation, il exerça l'ophtalmologie de 1930 à 1947. Il soutint sa thèse sur La doctrine classique de la médecine indienne. Ses origines et ses parallèles grecs en 1949.

- Sur Jean-Marie Durand, correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

- Sur Jean-Marie Durand professeur au Collège de France, ses cours , sa biographie, sa bibliographie.

- Sur le site archéologique de Mari, actuellement situé en Syrie.

- «Sciences et médecine en Asie», colloque en hommage à Jean Filliozat, vendredi 17 novembre 2006, organisé par l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Écoutez les trois autres émissions En colloque :
- Portrait d’un médecin historien des sciences : Jean Filliozat
- La version arménienne de l’oeuvre du médecin Abou-Saïd
- Médecine grecque et médecine indienne dans l’oeuvre de Jean Filliozat

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