Les mots des religions : "la Parole" (2/2)

une parole, source de vie, avec le pasteur Laurent Schlumberger

Voici le second volet de la conversation avec le pasteur Laurent Schlumberger, président de l’Eglise Réformée de France, autour du mot « parole ». Il explique comment les Réformateurs ont compris la parole de Dieu comme source de vie pour l’être humain.

Les pasteurs Werner Bürki et Florence Taubmann, en robe, devant une Bible ouverte, à l’Oratoire du Louvre à Paris

Dans une première émission consacrée au mot « parole », Laurent Schlumberger a évoqué la révolution introduite par la Réforme dans la spiritualité, puis la pratique protestante de la parole.
Cette prise de parole par les protestants conduit à une grande diversité d’interprétation de la Bible et du coup à la multiplication des Eglises. Ce qui permet en fait de multiplier l’impact de cette Parole de Dieu. Les Réformateurs en leur temps, ont ainsi agi sur la langue moderne de leurs pays : Luther sur l’allemand, Calvin et Olivétan sur le français. Actuellement les protestants revendiquent ces lectures en débat pour que cette parole reste vivante.

Dieu s’adresse à l’être humain dans son contexte historique. Dieu ne sature pas le monde de sa présence : par sa parole il se fait connaître à l’être humain à distance. Il le suscite comme sujet responsable et l’installe comme un être de relation. Quelle est la place de la parole aujourd’hui ? Dans notre société la parole est dévalorisée par la propagande marchande, politique ou idéologique. Elle est asséchée par une véritable sidération par l’image. La parole est humiliée.


Notre monde est gagné par la vitesse et le bruit. C’est une manière de mettre la parole sur la marge. C’est une manière de mettre sur la marge, l’humanité singulière de chacun et les capacités de chacun à se lier aux autres.
La redécouverte de l’importance de la parole par les Réformateurs est un appel pour chacun, aujourd’hui, à prendre la parole, conjuguer sa vie à celle des autres et grandir.

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