Lorsqu’un certain abbé Ratzinger assistait au Concile Vatican II...

Un recueil présenté par Eric Iborra
Avec Joseph RATZINGER
Associé étranger

Spécialiste de l’oeuvre du cardinal Ratzinger (membre de l’Académie des sciences morales et politiques), Eric Iborra vient de publier les textes de ce dernier sur le Concile Vatican II dans un recueil intitulé Mon Concile Vatican II (Artège, 2011). En effet, entre chaque session du Concile, le futur pape donnait des conférences sur cet évènement qu’il vivait de l’intérieur en tant qu’expert aux côtés du cardinal Frings. Au delà de ces appréciations, il convient aussi de se poser la question de la continuité de la pensée de Ratzinger de 1965 à nos jours.

Émission proposée par : Christophe Dickès
Référence : hist728
Télécharger l’émission (44.36 Mo)
L’abbé Ratzinger dans les années 60.

Sera commémoré le 11 octobre prochain le cinquantième anniversaire de l’ouverture d’un évènement qui a littéralement bouleversé l’Eglise : le Concile Vatican II. Annoncé par le pape Jean XXIII en 1959, le Concile se termine le 8 décembre 1965. Ce jour-là, le soleil illuminait la place Saint-Pierre et le futur cardinal français Roger Etchegaray, membre actuel de l'Académie des sciences morales et politiques, se souvient : « Quel sentiment dominait en moi, je suis incapable de le dire. Peut-être simplement, le pressentiment de vivre une heure unique de toute ma vie chrétienne, sans pour autant préciser ce qu’elle sonnait. […] le sentiment majeur et quasi général était l’optimisme. Un optimisme prophétique fondé sur une foi revigorée en Dieu. » Pourtant, les lendemains du Concile révèlent une crise profonde qui commence à ébranler l’Église au point que Paul VI lui-même évoque à plusieurs reprises "les fumées de Satan" au sein même de l’institution ecclésiale.

Évènement complexe, le Concile Vatican II est aujourd’hui l’objet de plusieurs interprétations : certains le considèrent comme une rupture. Tandis que les traditionalistes voient cette rupture d’un mauvais œil, les modernistes louent de leur côté cette révolution inachevée dans l’Église et espère un Concile Vatican III. Cependant, dans un discours à la curie romaine à la fin de l’année 2005, soit quelques mois après son élection, le pape Benoît XVI a souhaité, lui, replacer le Concile dans la tradition de l’Église. De son point de vue, le Concile Vatican II n’est donc pas une rupture et se place donc une continuité historique et ecclésiologique. Or le pape Benoît XVI connaît son sujet puisqu’il fut expert et conseiller du cardinal Frings au cours du Concile Vatican II. Cette émission, premier volet d'un triptyque sur le Concile Vatican II, s'arrête sur cette participation de l’abbé Ratzinger, futur cardinal et futur pape. Quel fut son influence et son rôle au sein de la aula conciliaire? Quand a-t-il prit une distance vis-à-vis de la modernité du Concile? Peut-on d'ailleurs évoquer à son endroit une rupture de son cheminement intellectuel? Autant de questions que le Père Eric Iborra, spécialiste de l'œuvre de Benoît XVI, aborde au cours de cette émission.

L'invité.

Le Père Eric Iborra

Le Père Eric Iborra a une formation de juriste (Assas), de théologien (Université Grégorienne) et de philosophe (Louvain La Neuve). Il est un spécialiste de l’œuvre du cardinal Ratzinger. Il a traduit notamment le livre du Dominicain anglais Aidan Nichols sur la théologie du cardinal Ratzinger paru aux éditions Ad Solem sous le titre de : La pensée de Benoît XVI, Introduction à la théologie de Joseph Ratzinger. Il vient de publier aux éditions Artège une compilation des textes de l’abbé Ratzinger jusqu’à ceux du pape Benoît XVI intitulée Mon Concile Vatican II de Joseph Ratzinger. Un ouvrage préfacé par l’évêque de Montauban, Mgr Ginoux, et qu'il a introduit. Le Père Iborra est aujourd'hui prêtre de la paroisse Saint-Eugène à Paris où il exerce son ministère et donne des cours notamment d'histoire de l'Église. Il enseigne aussi au Collège des Bernardins.

Aller plus loin...

- Le Père Iborra a été invité avec Alain Besançon afin d'évoquer le pontificat de Benoît XVI face aux trois tentations de l'Église définie dans le livre Les trois tentations de l'Église d'Alain Besançon. Voir ici.

- Membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, le pape Benoît XVI fut élu en 1992 alors qu'il était le cardinal Ratzinger. Plusieurs émissions ont été consacrées au pape et à l'intellectuel qu'il est. Voir .

- Les actes du Concile viennent d'être réédités intégralement chez Artège Editions.

- Retrouvez Christophe Dickès sur Canal Académie

Cela peut vous intéresser