Espérance de vie, cancers, maladies infectieuses, grippes... et climat !

Par Alain-Jacques Valleron, membres de l’Académie des sciences
Alain-Jacques VALLERON
Avec Alain-Jacques VALLERON
Membre de l'Académie des sciences

Amélioration de l’espérance de vie, facteurs de risques du cancer, maladies infectieuses et rôle du climat, tels étaient les angles de la conférence du professeur Alain-Jacques Valleron, devant quelque 160 lycéens, à l’occasion de Fête de la science 2006.

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Alain-Jacques Valleron est membre de l’Académie des sciences dans la section Biologie humaine et sciences médicales.

Chaque année, en France, pendant une semaine d'octobre, on fête la science et l'Académie des sciences a participé, pour 2006, à cette fête en demandant à Alain-Jacques Valleron, épidémiologiste à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, de faire un exposé à des lycéens parisiens, dans les locaux de l'Institut de France, sur le thème «Environnement et santé: les grands changements du XXe siècle, leur importance aujourd'hui»

Le professeur Alain-Jacques Valleron marie à plaisir les mathématiques, la biologie et la médecine !
C'est ainsi qu'il a réalisé cette conférence passionnante sur quatre thèmes :

- l'amélioration de l'espérance de vie
- les facteurs de risque du cancer
- climat et santé
- les maladies infectieuses

1. Qu'est ce que l'espérance de vie ?
Il s'agit de « la durée de vie moyenne d'un enfant né en 2005 si à chaque âge son risque de mort sera celui qu'on observe en 2005 à cet âge ».
Lorsque l'on parle d'espérance de vie, il s'agit en réalité de «projection».

Actuellement, notre espérance de vie augmente de trois mois par an. Hormis les raisons liées à l'amélioration des conditions de vie, les scientifiquent ignorent encore pourquoi nous ne cessons de croître en centenaires !
Quant à l'espérance de vie « sans incapacité », elle augmente de la même manière. Les maladies neuro dégénératives surviennent également plus tard.


2. Developpons-nous de plus en plus de cancers ?
La réponse n'est pas évidente... Si le nombre de cancers augmente, il est proportionnel à la population(nous sommes passés de 55 millions à 62 millions de français). Parmi eux, une large partie appartient au troisième âge, plus sujet aux maladies.
Si les cancers des bronches ont augmenté de 80% en cinquante ans (effet du tabac), on observe également une augmentation des lymphomes et des tumeurs cérébrales. _ Grâce aux dépistages en revanche, on observe une baisse de cancers de la prostate.
Enfin, sur la question polémique des cancers de la tyroïde suite à l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986, ce type de cancer était déjà en augmentation dix ans auparavant.

Chaque année, on estime que 7 millions de personnes meurent d'un cancer dans le monde et dont 37 % de ces cancers pourraient être évités en modifiant notre mode de vie (arrêter de fumer, de boire, faire du sport...)



3. Climat et santé, quel rapport ?
Une étude originale a été réalisée sur la température idéale pour obtenir le moins de risques de décès : sachez que la température idéale pour un finlandais ou un anglais est de 15°C alors que pour un athénien, elle est de 25°C !
Conséquence : l'homme sait s'adapter au climat environnant. Donc à juste titre, les scientifiques pensent que l'homme s'adaptera aux 3°C supplémentaires auxuqels on s'attend dans les années à venir.
En revanche, l'homme supporte mal les évènements dits « exceptionnels », tels que la canicule de 2003.


Sur le plan virologique, le réchauffement climatique peut favoriser certaines maladies telles que le choléra ou le paludisme.

4. Les épidémies de maladies infectieuses
Dans la dernière partie de son exposé, Alain-Jacques Valleron évoque les maladies émergentes (SRAS, grippe aviaire, SIDA).


Retrouvez aussi comment le théorème du seuil a été établi en 1937. cette formule mathématique permet aujourd'hui encore d'établir à partir de quel seuil on peut parler d'épidemie. Elle permet aussi de prédire la fin de celle-ci.



Théorème du seuil :

I n +1 = b Sn In + In - gIn

I = individus contagieux
S = individus susceptibles d'être contaminées

N = date du jour
N +1 = jour suivant

gIn = ceux qui seront guéris

Un exemple simple est exploité par le professeur Alain-Jacques Valleron : l'épidémie du SIDA, aux Etats-Unis, entre 1983 et 1997.


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