Max Gallo : ses prédécesseurs sur le 24e fauteuil de l’Académie française

avec Mireille Pastoureau, directeur conservateur de la Bibliothèque de l’Institut
Avec Hélène Renard
journaliste

Que de prestigieux personnages se sont succédés sur ce 24e fauteuil de l’Académie française, de Colbert à Max Gallo, en passant par La Fontaine, Marivaux, Poincaré et bien d’autres ! Découvrez l’histoire de ce fauteuil avec Mireille Pastoureau qui évoque également les riches fonds de la bibliothèque de l’Institut.

Émission proposée par : Hélène Renard
Référence : hab678
Télécharger l’émission (17.17 Mo)

À chaque élection d’un nouvel académicien à l’Académie française, Mireille Pastoureau, conservateur et directeur de la Bibliothèque de l’Institut, prépare une histoire du fauteuil sur lequel il va désormais siéger. C’est à la fois une surprise et un cadeau de bienvenue !

C’est ainsi que pour la réception de monsieur Max Gallo, reçu sous la Coupole le 31 janvier 2008, Mireille Pastoureau a sorti du fonds de cette riche bibliothèque tout un ensemble de documents relatifs aux académiciens qui, au long de l’histoire, ont siégé sur le 24e fauteuil.

Avant Jean-François Revel, il y en eut bien d’autres puisque Max Gallo est le 21e titulaire de ce fauteuil.

- Qui fut donc le premier ? Un certain Jean Silhon (1596-1667), un peu oublié, il faut l'avouer, qui était au service des cardinaux Richelieu et Mazarin.

Jacques-Nicolas Colbert (1654-1707)

Mais son successeur, lui, fut beaucoup plus célèbre puisqu'il s'agit du grand Colbert (1619-1683) qui fut élu à l'Académie en 1667. En se rendant à une séance du Dictionnaire, jugeant sans doute que le travail (colossal, il est vrai !) n'avançait guère faute de participants, il eut l'idée d'inventer les jetons de présence !

Jean de La Fontaine (1621-1695)


- Après lui, un auteur non moins célèbre, Jean de La Fontaine (1621-1695) qui fut élu, non sans difficultés, puisque le roi dût intervenir pour confirmer cette élection en même temps que celle de Boileau.

Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763)


- Passons quelques hommes d'Eglise oubliés, pour arriver à l'élection de 1742, celle de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux. La Bibliothèque de l'Institut possède un portrait de lui par Watteau.

- Presque un siècle plus tard, est élu Achille Victor, duc de Broglie (1785-1870), déjà membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Il fut membre de la chambre de pairs, ministre de l'Instruction publique (en 1830) et des Affaires étrangères, puis député. C'est lui qui rédigea le rapport en faveur de l'abolition de l'esclavage. La Bibliothèque possède plusieurs lettres manuscrites, notamment celle qu'il écrit à Royer-Collard pour lui demander conseil sur la meilleure manière d'être élu à l'Académie !

Armand Prudhomme, dit Sully-Prudhomme (1839-1907)


- En 1881, c'est le poète et critique Sully-Prudhomme qui entre à l'Académie. Il faut se souvenir qu'il fut le premier écrivain à recevoir le prix Nobel de littérature en 1901.

Henri Poincaré (1854-1912)


- Lui succéda en 1908 le mathématicien Henri Poincaré (1854-1912) qui était déjà membre de l'Académie des sciences. Il était le cousin du Président Raymond Poincaré. Il fut l'un des plus grands mathématiciens de tous les temps et un philosophe des sciences reconnu.

Alfred Capus (1857-1922)


- Après lui, c'est un journaliste et auteur dramatique qui fut élu, à la troisième reprise, en 1914 (mais reçu seulement en 1917) : Alfred Capus (1857-1922). Les titres de quelques unes de ses oeuvres "Monsieur veut rire" ou "les Maris de Léontine" laissent entendre le talent au théâtre de Capus.

Édouard Estaunié (1862-1942)


- Lui succèda Edouard Estaunié (1862-1942), élu en 1923, qui offre la particularité d'être ingénieur, et passe pour l'inventeur d'un mot dont la consonnance et l'utilité sont toujours modernes "télécommunication".

Vallery-Radot (1886-1970)


- En 1944, c'est le professeur de médecine Louis-Pasteur Vallery-Radot, petit fils de Louis Pasteur, qui occupe ce fauteuil. On lui doit, entre autres, d'avoir édité la correspondance de son grand-père.

Étienne Wolff (1904-1996)


- Etienne Wolff lui succèda en 1963. Ce biologiste fut un pionnier de l'embryologie et de la tératologie expérimentales. Les monstres de la nature le fascinèrent !

Jean-François Revel  (1924-2006)


- Enfin, en 1997, c'est à nouveau un journaliste qui siège, en la personne de Jean-François Revel (Ricard de son vrai nom), résistant, amateur de lettres, éditeur, puis directeur de l'Express dont il démissionna pour devenir en 1982, chroniqueur au magazine Le Point.

Max Gallo

Cela peut vous intéresser