La métamorphose du français en Chine

La chronique "Nouvelles du monde francophone" par Axel Maugey
Avec Axel Maugey
journaliste

Du franciscain Guillaume de Rubrouck qui fut envoyé en ambassade par le roi Saint-Louis auprès de Khân Môngke en 1253 aux nombreux voyageurs et essayistes contemporains, on peut affirmer que la présence et l’influence des Français en Chine est beaucoup plus ancienne et importante qu’on ne le croit communément.

Émission proposée par : Axel Maugey
Référence : sav605
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La première chaire de chinois dans le monde occidental a été créée au Collège de France en 1813.

Un patron français en Chine d’Axel Maugey, aux éditions Lettres du monde

Il est passionnant de noter que les grands témoins français, outre les jésuites toujours présents, furent, surtout au 20e siècle, des poètes : Claudel, Segalen et Saint-John Perse rejoints depuis peu par de grands patrons dans le domaine économique.

Précisons encore qu’il existe une aventure française en Chine qui, en son temps, a marqué de nombreux esprits. Il s’agit de notre présence à Shanghai, laquelle a tout de même duré un siècle de 1849 à 1949.

En 2011, plus de 70.000 Chinois apprennent le français à l’Université. L’évolution est plus que positive, même si les classes sont bien chargées. En France, plus de 18.000 étudiants apprennent le chinois dans l’enseignement supérieur. Il faut également se féliciter qu’en Chine les grandes écoles de commerce sont de plus en plus présentes et actives.

Plusieurs sociétés françaises de renom ont très bien réussi à s’implanter en Chine. Elles ont su mettre sur pied d’excellentes stratégies. Citons quelques noms qui viennent tout de suite à l’esprit : Alcatel, Alsthom, Areva, Carrefour, Danone, EADS, Michelin, l’Oréal, Radiall, Total, Saint-Gobain et Louis Vuitton. Cette liste n’a rien d’exhaustif.

Alexis Perakis-Valat, le patron de l’Oréal-Chine nous a confié que, si en 1998, le chiffre d’affaires s’élevait à 26 millions d’euros, en 2010, il atteignait un milliard d’euros.

Après le succès remporté par le pavillon français à Shanghai lors de l’exposition de 2010, il est évident que le France jouit d’une solide réputation auprès des nouvelles élites.

Citons enfin le travail exceptionnel des pères jésuites qui, depuis 1952, ont rédigé un grand dictionnaire polyglotte afin de rendre compte de l’évolution du chinois moderne. C’est un travail qui plonge au plus profond de la culture et de l’histoire chinoises dans la mesure où deux mille de ces caractères remontent aux origines de l’écriture, c'est-à-dire au XIIIe siècle avant notre ère.

Il faut écouter deux fois plutôt qu’une aussi bien la leçon de nos chefs d’entreprise que celle des pères jésuites et de nos écrivains respectueux du dialogue profond et irremplaçable entre les cultures.


Bibliographie :

- Axel Maugey, Un patron français en Chine, préface de monsieur Yvon Gattaz de l’Institut, Paris, éditions Lettres de Monde.
- Axel Maugey, Francophonie et dialogue des cultures, Montréal, éditions Hu-manitas (Librairie du Québec à Paris).







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- Consultez le site de l'Association Guillaume de Rubrouck et participez aux journées "Voyage en terre mongole" qui aura lieu lors de la Semaine de la Solidarité Internationale à Hellemmes, du 12 au 16 novembre 2011. Consultez le programme, en cliquant ici

- Le musée Guillaume de Rubrouck

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