Petites phrases et citations : Victor Hugo de l’Académie française

Une sélection proposée par la comédienne et metteur en scène Anne Delbée
Victor HUGO
Avec Victor HUGO de l’Académie française,

On ne présente pas Victor Hugo, incarnation du génie romantique français, élu à l’Académie française en 1841. Cependant il est toujours bon d’avoir en tête quelques uns de ses plus beaux écrits prompts à ravir l’âme. Dans cette émission, Anne Delbée, une amoureuse des mots et des lettres, partage les sentences hugoliennes qui « l’habitent ». Plongez avec elle dans l’univers du «  poète voyant ».

_ De 1855 à 1870 Victor Hugo vit en exil sur l'île Anglo-Normande de Guernesey, dans sa maison de Hauteville House. C'est dans cette « demeure océan » qu'il parviendra à la tranquillité de l'âme et écrira quelques-unes de ses plus belles œuvres, parmi lesquelles : Les Châtiments (1853), Les Contemplations (1856), La légende des siècles (1859) ou encore Les Misérables (1862). Anne Delbée déclame les plus belles lignes du poète sélectionnées dans l'album Victor Hugo, l'exil : L'Archipel de la Manche de Joël Laiter (Éd. Hazan) :

« Sur cette roche où je vis dans la brume et dans la tempête, je suis parvenu à me désintéresser de toute chose excepté des grandes manifestations de la conscience et de l’intelligence. Je n’ai jamais eu de haine et je n’ai plus de colère. Je ne regarde plus que les beaux côtés de l’homme, je ne me courrouce plus contre le mal absolu, plaignant ceux qui le font ou qui le pensent. J’ai profondément foi au progrès, les éclipses sont des intermittences et comment douterais-je du retour de la liberté, puisqu’à tous mes réveils j’assiste au retour de la lumière ?»

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Le 14 juillet 1870, il compose le poème « Aux Proscrits », après avoir planté dans son jardin le fameux « Chêne aux États-unis d'Europe ». Voici quelques-uns des vers qui ont inspiré les Pères de l'Europe :

« Semons ce qui demeure, Ô passants que nous sommes.
Le sort est un abîme, et ses flots son amers,
Au bord du noir destin frères, semons des hommes
Et des chênes au bord des mers.
»

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En 1866 paraissent Les travailleurs de la mer, un roman qu'Hugo a écrit en hommage à l'île de Guernesey, et à ses habitants. Au détours des aventures solitaires de Gilliatt, plus précisément dans le chapitre Sub-Umbra, on peut trouver cette réflexion poétique :

« L’inaccessible ajouté à l’inexplicable, tel est le ciel.
De cette contemplation se dégage un phénomène sublime : le grandissement de l’âme par la stupeur.
L’effroi sacré est propre à l’homme ; la bête ignore cette crainte. L’intelligence trouve dans cette terreur auguste son éclipse et sa preuve.
»

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L'île Anglo-Normande de Guernesey, si elle a été une source d'inspiration pour Hugo, n'en était pas pour autant sa patrie. La nostalgie qui accompagnait notre Ulysse poète, le poussait parfois à vouloir revoir les terres ensoleillée du Sud, faute de pouvoir revenir en France :

« Puisque je ne puis rentrer en France, je veux me rapprocher du soleil. Je supprimerai du moins de ma vie cela, l’hiver. Avant l’exil à quoi bon l’hiver ? l’exil suffit pour avoir très froid. »

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Terminons sur quelques touches de poésie enchanteresse :

« Quant à moi je suis un oiseau de tempête je commence à sentir le besoin de nuées d’écume et d’ouragan. Il me serait difficile à présent d’habiter tout à fait les villes, j’aurais la nostalgie de l’océan. »

« Je suis un oiseau de solitude, un oiseau de mer, un oiseau de nuit. J’ai le calme ténébreux, mon esprit vit sous les astres dans la sérénité nocturne, j’habite l’azur noir. »

« L’air fuit. L’air fuit. De l’ouragan la rafale est suivie. Et l’ombre croît avec un bruit prodigieux. Mettez-vous à genoux, criez, fermez les yeux, Dieu passe. »




En savoir plus :
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