L’entre-deux guerres de M. Paul Reynaud

avec Thibault Tellier, lauréat du prix de la biographie historique décerné par l’Académie française
Avec Christophe Dickès
journaliste

Thibault Tellier, maître de conférence à Lille III-Charles de Gaulle, enseignant à l’IUT de Tourcoing est l’auteur de "Paul Reynaud, un Indépendant en politique (1878-1966)", une biographie couronnée par l’Académie française. L’auteur revient ici sur la partie la plus intéressante de la vie de cet homme politique : l’entre deux guerres.

Émission proposée par : Christophe Dickès
Référence : hist238
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Nos mémoires trop sélectives ont tendance à associer certains hommes politiques à un seul événement ou à une seule date de notre histoire. Il en est ainsi de Paul Reynaud dont on retient le passage à la tête du gouvernement français en pleine débâcle. Les 21 et 22 mars 1940, en tant que Président du Conseil succédant à Edouard Daladier, Paul Reynaud forme en effet un gouvernement d’union nationale. Devant la Chambre, il déclare : « La France est engagée dans la guerre totale (…) Par le fait même, l’enjeu de cette guerre totale est un enjeu total. Vaincre, c’est tout sauver. Succomber, c’est perdre tout ». Il démissionnera moins de trois mois plus tard…

Ouvrage primé par l’Académie française.

Paul Reynaud bien évidemment, comme tous ces oubliés de nos mémoires, a bien eu une vie avant et après 1940. Il fut en effet député pendant plus de trente ans et plusieurs fois ministre. Un jour dans l'Histoire vous propose de partir à la découverte d'un Paul Reynaud inconnu. Quelles furent ses origines? Quel fut son action politique qu’il inaugure à la veille de la Première Guerre mondiale? Quel place occupa t'il sur l'échiquier complexe de la Troisième République? Comme nous allons le voir, Paul Reynaud est un personnage incontournable de l’entre guerres, cette période peu abordée par l’historiographie et qui couvre pourtant les conséquences politiques et économiques de la Grande Guerre et les origines du plus grand conflit de tous les temps. Panser les plaies de la Guerre, obtenir réparation de l’Allemagne, payer ses dettes aux Etats-Unis, soutenir une politique économique dans un contexte de crise à la fin des années 20 et au début des années 30, éviter un autre conflit tout en préparant la défense de la France… tel fut le quotidien cet homme politique qui connut trois républiques et le régime de Vichy.

Présentation de l'éditeur

Thibault Tellier au micro de Canal Académie

« Nous vaincrons parce que nous sommes les plus forts », « La route du fer est coupée »… De Paul Reynaud, on ne retient guère aujourd’hui que son passage à la tête du gouvernement aux heures les plus sombres. Pourtant, il aura été député pendant plus de trente ans et souvent ministre : résumer sa carrière à quelques semaines paraît réducteur.
Ce Bas-Alpin monté à Paris et devenu avocat, député de la Chambre bleu horizon, va participer à tous les grands débats de l’entre-deux-guerres, de la dévaluation du franc à la réforme de l’outil militaire en passant par les enjeux diplomatiques. A chaque fois, il se démarque de ses propres amis, faisant de lui un indépendant en politique. Une seule chose compte pour lui : tout faire pour maintenir en l’état la puissance française, en particulier face à l’Allemagne dont il perçoit très tôt le danger. Ministre du gouvernement Daladier en 1938, il prend une part essentielle dans la préparation de la guerre. Toutefois, parvenu enfin au pouvoir, il ne parviendra pas à renverser le cours des événements : manque de volonté ? accession au pouvoir trop tardive ? Cette question mérite un examen attentif.
Après cinq années de captivité, on retrouve l’ancien président du Conseil, de 1945 à 1962, prenant position sur toutes les grandes affaires qui engagent l’avenir : décolonisation, construction de l’Europe, avènement de la Ve République. Farouchement opposé à la réforme de l’élection du chef de l’Etat, il prend la tête du cartel des non et parvient à censurer le gouvernement de Georges Pompidou.
Fruit d’une étude minutieuse qui s’appuie sur une documentation souvent méconnue ou inédite, ce livre a pour ambition de redonner à Reynaud la place qui est la sienne dans l’histoire politique du xxe siècle. Sa contribution à la défense du modèle parlementaire comme sur l’intégration européenne a valeur de réflexion aujourd’hui encore.




Cet ouvrage a obtenu le prix de la biographie (Histoire) de la Fondation Broquette Gonin, décerné par l'Académie française en 2006.

Pour mieux connaître Thibault Tellier, écoutez notre émission Les 5 minutes de Clio, cliquez ici Les Cinq minutes de Clio avec Thibault Tellier

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